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vendredi, décembre 26, 2008

117- Le silence de Mahomet de Salim Bachi

Ce n’est pas à proprement parler d’une recension. Je donne en vrac mes impressions à la suite de la lecture du « roman » de Salim Bachi « Le silence de Mahomet » (Gallimard 2008, 351 pages).

Je l’ai lu avec difficulté. Je ne l’ai pas lu d’une traite comme les précédents écrits de Salim Bachi. La lecture n’a pas été aisée. Le croyant ne sort pas indemne après la lecture du livre, même si SB écrit et répète que c’est un roman, que son écriture est libérée de l’Histoire : il sème néanmoins le doute. De quoi s’agit-il ? SB rapporte dans une « élaboration romanesque » des récits du temps ancien de la naissance de l’islam plus ou moins sous la forme d’un quadruple récit autobiographique, mais pas seulement. Les quatre personnages importants de l’Islam que sont Khadija, Abou Bakr, Khalid Ibn el Walid et Aïcha donnent à comprendre les balbutiements d’une révolution planétaire. Le temps raconté n’est pas linéaire.

Le prophète est subjugué par l’ermite Bouhayra qui lui prédit un destin exceptionnel. Mais le Dieu de celui-ci ne convenait pas à Mohammad. Très jeune (12 ans) il « essayait d’imaginer ce Dieu unique… », encouragé par son ami Abou Bakr. Mohammad voulait savoir pourquoi Dieu avait abandonné les arabes. Un ‘sceptique’ (mensonger) disait que le prophète était jaloux des juifs car Dieu s’adressait à eux alors que les arabes n’avaient pas leur propre religion révélée. SB humanise le prophète, à tel point qu’il en arrive à lui ôter son caractère sacré, son caractère d’homme Unique, choisi par Dieu pour en faire son Envoyé. Ainsi SB fait dire à Aïcha s’adressant au Prophète : « Ton Dieu, à ce que je vois, s’empresse de satisfaire tous tes désirs », ou encore (toujours Aïcha) : « Quand les gens m’interrogent – et ils viennent nombreux pour entendre parler de Mohammad -, je veille à laisser dans l’ombre ce qui doit y demeurer, tapi au plus profond de la mémoire. Ils ne comprendraient pas que l’homme de Dieu fût simplement un homme, et comme eux livré aux passions dévorantes. »

Les anecdotes sont nombreuses mais la richesse littéraire stylistique est affectée. Les phrases sont ‘simples’ aux tournures peu sophistiquées. ‘L’histoire’ a primé sur la littérature. Le mérite du livre est qu’il permet aux néophytes de répertorier et situer les plus importantes personnes ayant vécu auprès du prophète et de réaliser un arbre généalogique des différentes tribus de l’Arabie d’alors.

Ahmed HANIFI.

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