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dimanche, février 08, 2009

126- Au 15° salon des livres Maghrébins (suite) Dimanche

Dimanche 8 février.

Je retourne à place d’Italie. Il est 11h, je déambule à travers le marché du boulevard Auguste Blanqui. Puis continue le long du bd des Gobelins jusqu’à la rue Mouffetard où je déjeune. Vers 12h30 je reviens vers le Salon du livre en passant par une belle et petite place dont le nom un moment m’a expédié à Oran : « place Emir Abdelkader, héros national Algérien »

En salle1 se déroule « écritures de femmes ». 60 personnes. IL y a Leïla Sebbar, Maïssa Bey, et Christine Durasi Serfaty.

A un moment on évoque la question de l’identité féminine à travers l’écriture. Sebbar et Bey récusent. Il n’y a pas d’identité féminine, une écriture particulière, une sensibilité féminine… On donne l’exemple de Yasmina Khadra dont l’écriture (thèses de doctorat) a été désignée comme typiquement féminine. Au passage Leïla Sebbar juge l’écriture de Khadra « vraiment nulle ! ».

Voici précisément la question de la salle à ce propos:

Q: Comment en tant que femmes avec votre propre sensibilité de femme pouvez-vous faire parler un homme dans vos romans ?

L. Sebbar : C’est une question que je ne me pose pas. J’ai l’impression d’avoir comme ça, peut-être par mon métissage, d’avoir accès aux deux sexes et d’avoir accès à tous les étrangers parce qu’il y a de l’étranger en moi. J’ai ce sentiment, cette prétention."

M. Bey : Très souvent lorsqu’on lit des textes écrits par des hommes on ne se pose pas ce type de question, mais on la pose souvent aux femmes. Lorsque j’ai écrit « bleu blanc vert » qui est le récit d’un couple juste après la colonisation, j’ai fait alterner deux voix, celle d’un homme et celle d’une femme. Lorsque j’écrivais je me suis glissais dans la peau du personnage masculin tout aussi facilement que je me glissais dans celle du personnage féminin. A partir du moment où j’écrivais les passages au masculin je ne me posais pas la question de la vraisemblance de ce qu’il ressentait ou disait parce qu’il y avait de ma part une empathie pleine et entière."

A la suite de la rencontre j’échange avec M. Bey qui me dit ne pas avoir dans sa programmation de déplacement sur le Sud de la France. Elle dit aussi par rapport à cet enfant qui traverse le siècle (compléter)

En salle des mariages un hommage est rendu à Charles-André Ageron par Jean-Pierre Roux et Benjamin Stora.

A 14h15 je reviens la salle 1. 8° café littéraire : « l’enfance en soi » autour de trois auteurs : Fadéla M’rabet, Akli Tadjer et Mabrouck Rachedi (Petit Malik) : l’histoire d’un marchand de glace qui ne sait pas rendre la monnaie…

15h30 : Je croise entre deux portes Driss el Yazami. Echanges de quelques mots. Il s’apprête à rejoindre le débat sur le « rôle de la monarchie dans la construction de l’état marocain »

La grande salle ou « la librairie » est noire de monde. Je rencontre notre ami Abdelkader Djemaï. Il m’accorde un entretien (détails plus tard)

9° café littéraire avec Jacques Alessandra et Abdellatif Laabi. Le premier a écrit « Traversée de l’œuvre », livre consacré au second. En écrivant ce récit dit JA « j’étais l’hôte et l’ôtage de l’œuvre de Laabi »

A.HANIFI : Je ne voudrais pas être déplaisant ni provoquer. Le contenu de ma question est celui-ci. A propos de la langue d’écriture est-ce qu’on vous a sommé ici en France de vous prononcer sur la francophonie ?


A. LAABI : "ce que j’ai dit sur mon rapport à la langue française est suffisamment éloquent. Je ne suis pas un tirailleur Sénégalais de la francophonie. C’est l’écrivain et poète Ashiya Oukassi Kya qui l’a dit. Nous ne sommes pas des tirailleurs Sénégalais de la langue française. Nous sommes des écrivains qui écrivent dans cette langue parce que il y a une histoire qui a fait que nous avons été obligés d’écrire dans cette langue. On en prend acte et puis ça suffit. Je refuse absolument d’être manipulé ou instrumentalisé dans une politique de la francophonie. C'est-à-dire que je n’ai rien contre par exemple qu’il y ait des instruments des institutions ici en France qui défendent la langue française, sa présence à travers le monde, c’est très bien. C’est très bien qu’une langue comme la langue française puisse exister au même titre que l’anglais ou l’espagnol, mais je ne vais pas être l’arbitre si vous voulez de cette concurrence à l’échelle universelle. Cela ne me regarde pas. Ce qui me regarde c’est qu’il y a plusieurs langues qui aient ce statut de niveau de rayonnement y compris la langue arabe ou la langue espagnole qui pour moi compte beaucoup. Même si je n’écris pas en espagnol, mais enfin c’est une langue que j’ai apprise par désir et par envie et qui ne m’a pas été imposée."

Salle des mariage, dernière rencontre. « Les français Maghrébins dans la vie politique » avec Fawzi Lamdaoui, Catherine Wihtol de Wenden, El Yamine Soum, Kaïs Marzouki, Myriam Salah-Eddine.

(Détails à Rubrique N° 131)

17 heures : je quitte le Salon du livre Maghrébin. M m’attend à la sortie. Nous marchons jusqu’au bd de Strasbourg où nous prenons le métro.

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