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samedi, mai 09, 2015

493_ Ceux de Mimoun et Bou-Sfer

Le Ksar de Timimoun.

Ceux de Mimoun



Des rideaux de sable chaloupent en ce matin finissant

Dans le ciel de la ville qu’ils colorent.

La ville de ceux des croyants, de Mimoun l’ancêtre

Dernier aïeul de Tadmaït et de Tazegart

De Tahataït et d’Aghlad.

Dans un même élan

Les corps plus que les biens seront bientôt 

Gagnés par l’inertie

Et l’assourdissant silence du verbe.

Trente cinq à l’ombre des palmiers.

Au loin, dans un effort ailé

Les derniers Traquets se retireront.



Là-bas, la rose des sables et les dunes,

Dunes et dunes encore figurant

Bien après les foggaras, la Palmeraie,

Bien après la blanche Sebkha

Là-bas à l’horizon

Le Grand Erg éternel,

Veillent.



Ils seront, le soir venu, appelés à la rescousse

Par le chant reconnaissant d’Ahellil

Jamal Ahellil

Ceux de Mimoun

Ecrasés par le mutisme des mémoires

En colère pourtant.

Epaule contre épaule,

Lemserreh et Taguerabt,

Bengri et Tamja.

Et les qarqabous, les qarqabous



Ici, des maisons de crépis, rouge carmin

Et des lauriers roses hors d’eau

Sont cernés par le Chergui, le sable ou le néant.

En contre-bas de la Hamada

De Tin Ziri à At Saïd

Les jardins résistent.



A l’ombre de la tonnelle de roseaux blêmes

Croisés aux branches de palmiers desséchées

Les thés rouges attendent que leur destin

Les libère des verres insensibles qui mal les étreignent,

Comme hier et comme demain,

A Aghlad et à Ighzer,

A Timimoun.

A. H. Timimoun, avril 2015

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Vue de la mer, de la terrasse de chez Martinez, Bou-Sfer.


Bou-Sfer,

Odeur marine,
Tapis d’algues et de mousse
Sur les récifs
Eclats de lumières
Jardins de Keukenhof
Mosquée de Mara e Sharif
Et toiles gauguines réunis
Rouge, vert, bleu, violet du spectre
Brume sous le soleil
Savez-vous

L’île de Paloma à dix lieues
Et Martinez englué dans le silence de ses cuisines.
Veille de premier mai
Flonflons et slogans de la syndicale
Un air vicié du passé frémit un instant.
Chaluts etc
Le saviez-vous ?

Courses aux anchois, bonites, calamars,
Dorades et espadons.
Le frisson
Du grand poisson de Heredia
Echappe à la nasse du comptable
Combien, combien ?

Une vedette traverse le cadre de la véranda
Ou la fenêtre ouverte de Moderato cantabile
Le bruit de son moteur
Emporte le chant et les ailes déployées
D’un goéland argenté
Le soleil a dissipé la brume
Les récifs émergent enfin.
De cette terre je suis
Vous le savez.


A.H., Bou-Sfer, 30 avril 2015
 


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