Rechercher dans ce blog

lundi, avril 18, 2016

532_ Manif du MAK à Paris


-->


Dimanche 17 avril 2016. 15 heures, place de la République. Je suis venu pour assister à une « NuitDebout ». A une des nombreuses femmes habillées en tenues ancestrales kabyles je demande s’il y a une fête kabyle ? elle me répond qu’il y a une manifestation kabyle. Je pense aussitôt à une marche en mémoire des 126 jeunes tués par les gendarmes lors du printemps noir en Kabylie en 2001, dont le premier, Guermah Mohamed Massinissa. « une bonne occasion pour retrouver des amis de lutte lorsque j’étais à Paris » ai-je pensé. Et puis, pourquoi ne pas les rejoindre ? D’ailleurs on entend au loin comme un brouhaha typique des manifestants scandant haut des slogans. Ils arrivent sur le boulevard du Temple. Je les rejoins à mi-chemin entre République et Métro Filles du calvaire. Ce sont deux groupes bien distincts d’environ trois cents personnes chacun. Une ceinture humaine de sécurité impressionnante enserre le second groupe. J’étais loin, très loin de la réalité. Il n’est nullement question d’honorer les morts du Printemps noir. A côté du traditionnel « Pouvoir assassin » on entend surtout des slogans exigeant, pas même l’autonomie, mais « l’indépendance de la Kabylie », « Nous sommes pas des Arabes », et autres « Algérie terroriste, Kabylie indépendante ». Au premier rang du second groupe se trouve le chanteur Ferhat M’henni, protégé par une vingtaine d’hommes. Cet homme a viré de bord. Il prône depuis quelques années l’indépendance pour « le peuple kabyle ». Qu’il est loin le temps où nos revendications pour une Algérie plurielle, démocratique, respectueuse de ses langues nous étaient communes. Le temps où, lui, Da el Mouhoub et moi, déposions à l’Unesco une plateforme de revendications, à la veille
du déplacement en Algérie d’un panel de personnalités, sous l’égide de l’ONU. C’était en 1998. Il est loin ce temps où, au début de cette même année 1998, il me déballait – déjà –  sur une table d'un café du 14° arrondissement de Paris, sa rancune, je dirais même sa férocité, son hostilité, mais pas contre le pouvoir algérien, contre un collègue, contre Matoub Lounès. Des diatribes inouïes, d’une violence extrême sur les attitudes de Matoub, sur son orientation politique, sexuelle, sur sa famille… l’horreur. Cet homme exige aujourd’hui une scission territoriale.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire